Localisation: France/Provence-Alpes-Côte d'Azur/Vaucluse
Site : Saignon
Province romaine: Narbonensis
Support: Bloc
Matériau: calcaire
Description du support: Bloc indéterminé ; fragment de monument (de type non-définissable) en calcaire oligocène régional.
État de conservation: Inscription incomplète : la surface inscrite est brisée en bas, à gauche, en haut ; il est possible, sans plus, que l'actuel bord droit soit le bord ancien.
Lieu de découverte: Saignon
Contexte local: La commune de Saignon occupe les pentes du versant nord du Luberon. Elle est traversée d’est en ouest par la voie Domitienne. On y a découvert cinq sites protohistoriques et une quinzaine d’époque romaine. Le village forme un promontoire haut de 30 m qui domine la vallée d’Apt, réputé avoir servi de poste de guet dès l’Antiquité.
Conditions de découverte: Pierre trouvée 1867 dans le jardin du presbytère de Saignon ; murée ensuite à l'intérieur de l'église, dans le mur de la façade, à droite en entrant. On peut se demander si cette pierre n'était pas venue « dans le jardin du presbytère de Saignon », avant 1867, transportée là par quelque curé collectionneur, à partir d'un site voisin ; on notera que le lieu de trouvaille de la colonne gallo-grecque d'Apt n'est distant de Saignon que d'un peu plus de 2 km ; mais les deux documents, tous deux mutilés, sont l'un et l'autre obscurs, et ne sauraient s'éclairer réciproquement.
Lieu de conservation: Saignon
Autopsie: Whatmough la voit en 1949 mais aucune illustration n'en a jamais été publiée avant la photo que Lejeune a donnée en 1971 (Lejeune 1971a II ).
Photographiée dans le cadre du projet RIIG par Coline Ruiz Darasse et David Stifter en avril 2023 sur place.
Signalement: Publication initiale par A. Allmer en 1883 (Allmer 1883 pp. 366-367 (409)) sur information de Garcin : « Pierre quadrangulaire oblongue sans ornements trouvée il y a une quinzaine d'années à Saignon dans le jardin du presbytère, et perdue depuis » [Il n'est pas dit si Garcin l'a vue, et quand ; ou de qui, dans le cas contraire, il tient ses renseignements et la copie qu'il envoie à Allmer].
La pierre reparaît avec Rhŷs en 1906 (Rhŷs 1906 pp. 302-304 (XIV)), qui en explique ainsi l'éclipse : murée à l'intérieur de l'église peu après sa découverte, l'inscription aurait été là assez tôt oblitérée par une couche de crépi, puis dégagée de cet enduit au début du siècle par le curé Ginestou.
Description de l'inscription: L'inscription subsistante est gravée sur trois lignes.
Description de l'écriture: Lettres capitales de 2,5 cm (dernier ο) à 5 cm (premier α) de haut. Le ε est angulaire ; α à barrette brisée.
Remarques de Michel Lejeune :
L.1 : Lacune initiale d'une ou deux lettres si le bord gauche nous était conservé par la l.3, de plus de deux lettres dans le cas contraire. Auprès ϐο, lacune de deux lettres ; en seconde position, les marques horizontales qui évoqueraient des éléments de ε ou de ξ sont probablement des accidents, au fond d'une meurtrissure assez marquée de la pierre ; ensuite, en bas de haste verticale (ι ? τ ? un peu trop proche de ο pour qu'on pense à γ).
L.2 : Avant ο, et tout près de ο, peut-être pied de haste verticale ; en ce cas ι seul possible (alors ...ιουει... comme à la l.3 ?). Tout à droite ligature α+ν (mais possibilité matérielle de α+μ avec perte, sur le bord érodé, du dernier jambage de μ) ; c'est l'existence de cette ligature, si elle a été faite faute de place, qui constitue une présomption pour que nous ayons, à droite, le bord ancien de la pierre (présomption, non-certitude).
L.3 : D'abord λ sûr (ni δ ni α) ; les petites érosions évoquant une barre brisée interne sont des accidents sans profondeur, tout à fait différents de traits gravés (donc, lecture α de Rhŷs et Dottin erronée). Ensuite ιο avec ι parfaitement net ; l'option νο (Rhŷs et Dottin) ne repose sur rien. Puis un υ dont le triangle sommital est érodé ; c'est la limite supérieure de cette érosion qui a été prise à tort parfois (Rhŷs, Dottin) pour la barre horizontale d'un τ ; tout le reste de la ligne est clair, même si sont meurtris le bas droit de κ, le bas de τ.
Au cas où nous aurions le bord droit ancien en fin de l.2 (sur la foi de la ligature), il pourrait manquer une lettre en fin de l.1) (y restituer alors le υ attendu pour compléter la graphie οου d'une diphtongue ou), et il pourrait manquer une lettre aussi en fin de l.3 : καρνιτου[ς] alors possible aussi bien que καρνιτου, quelque forme qu'on suppose pour ς.
L.1 : Lacune initiale d'une ou deux lettres si le bord gauche nous était conservé par la l.3, de plus de deux lettres dans le cas contraire. Auprès ϐο, lacune de deux lettres ; en seconde position, les marques horizontales qui évoqueraient des éléments de ε ou de ξ sont probablement des accidents, au fond d'une meurtrissure assez marquée de la pierre ; ensuite, en bas de haste verticale (ι ? τ ? un peu trop proche de ο pour qu'on pense à γ).
L.2 : Avant ο, et tout près de ο, peut-être pied de haste verticale ; en ce cas ι seul possible (alors ...ιουει... comme à la l.3 ?). Tout à droite ligature α+ν (mais possibilité matérielle de α+μ avec perte, sur le bord érodé, du dernier jambage de μ) ; c'est l'existence de cette ligature, si elle a été faite faute de place, qui constitue une présomption pour que nous ayons, à droite, le bord ancien de la pierre (présomption, non-certitude).
L.3 : D'abord λ sûr (ni δ ni α) ; les petites érosions évoquant une barre brisée interne sont des accidents sans profondeur, tout à fait différents de traits gravés (donc, lecture α de Rhŷs et Dottin erronée). Ensuite ιο avec ι parfaitement net ; l'option νο (Rhŷs et Dottin) ne repose sur rien. Puis un υ dont le triangle sommital est érodé ; c'est la limite supérieure de cette érosion qui a été prise à tort parfois (Rhŷs, Dottin) pour la barre horizontale d'un τ ; tout le reste de la ligne est clair, même si sont meurtris le bas droit de κ, le bas de τ.
Au cas où nous aurions le bord droit ancien en fin de l.2 (sur la foi de la ligature), il pourrait manquer une lettre en fin de l.1) (y restituer alors le υ attendu pour compléter la graphie οου d'une diphtongue ou), et il pourrait manquer une lettre aussi en fin de l.3 : καρνιτου[ς] alors possible aussi bien que καρνιτου, quelque forme qu'on suppose pour ς.
Type de texte: Indéterminé
Datation du texte: -IIe/-Ier siècle
Justificatif de datation: contexte.
Niveau de certitude: ◉○○
Édition corpus: RIG I p. 198-201 ; RIG I p. 199 fig. 175 .
Commentaire bibliographique: Allmer 1883 ; Héron de Villefosse 1884a ; Héron de Villefosse 1887 ; CIL ; Rhŷs 1906 ; Dottin 1918 ; Sautel 1939 p. 5sv. (17) ; Gray 1952 ; Schmidt 1957 ; Whatmough 1970 ; Lejeune 1971a ; CAG 84-2 p. 316 .
Texte
01 [---]ΔΒ̣Ο̣[ .. ]ΙΟΟ̣[---] 02 [---]ΟΥΕΙΜΑΤΙΚ⁽ΑΝ̣⁾[---] 03 [---]ΛΙΟΥ̣ΕΙΚ̣ΑΡΝΙΤ̣ΟΥ[---] |
01 [---]δϐ̣ο̣ [ .. ]ιοο[υ]- 02 [ρου] ουει ματικ⁽αν̣⁾[---] 03 [---]λιου̣ει κ̣αρνιτ̣ου[---] |
01 [---]ΔΒ̣Ο̣[ .. ]Τ̣ΟΟ̣[---] 02 ---ΟΥΕΙΜΑΤΙΚ⁽ΑΝ̣⁾[---] 03 [---]ΛΙΟΥ̣ΕΙΚ̣ΑΡΝΙΤ̣ΟΥ[---] |
01 [---]δϐ̣ο̣ [ .. ]τοο[υ]- 02 [τιος] ουει ματικ⁽αν̣⁾[---] 03 [---]λιου̣ει κ̣αρνιτ̣ου[---] |
01 [---]ΔΒ̣Ο̣[ .. ]ΙΟΟ̣[---] 02 ---ΟΥΕΙΜΑΤΙΚ⁽ΑΜ̣⁾[---] 03 [---]ΛΙΟΥ̣ΕΙΚ̣ΑΡΝΙΤ̣ΟΥ[---] |
01 [---]δϐ̣ο̣ [ .. ]ιοο[υ]- 02 [ρου] ουει ματικ⁽αμ̣⁾[---] 03 [---]λιου̣ει κ̣αρνιτ̣ου[---] |
01 [---]ΔΒ̣Ο̣[ .. ]Τ̣ΟΟ̣[---] 02 ---ΟΥΕΙΜΑΤΙΚ⁽ΑΜ̣⁾[---] 03 [---]ΛΙΟΥ̣ΕΙΚ̣ΑΡΝΙΤ̣ΟΥ[---] |
01 [---]δϐ̣ο̣ [ .. ]τοο[υ]- 02 [τιος] ουει ματικ⁽αμ̣⁾[---] 03 [---]λιου̣ει κ̣αρνιτ̣ου[---] |
01 [---]δϐ̣ο̣ [ .. ]ιοο[υ]- 02 [ρου] ουει ματικ⁽αν̣⁾[---] 03 [---]λιου̣ει κ̣αρνιτ̣ου[---] |
forme indéterminée verbe 3e pers. sg. prétérit forme indéterminée subtstantive accusatif sg. thème en -ā forme indéterminée verbe 3e pers. sg. prétérit |
01 [---]δϐ̣ο̣ [ .. ]τοο[υ]- 02 [τιος] ουει ματικ⁽αν̣⁾[---] 03 [---]λιου̣ει κ̣αρνιτ̣ου[---] |
forme indéterminée forme indéterminée nominatif masc. sg. thème en -o forme indéterminée substantif accusatif sg. thème en -ā forme indéterminée verbe 3e pers. sg. prétérit |
01 [---]δϐ̣ο̣ [ .. ]ιοο[υ]- 02 [ρου] ουει ματικ⁽αμ̣⁾[---] 03 [---]λιου̣ει κ̣αρνιτ̣ου[---] |
forme indéterminée verbe 3e pers. sg. prétérit forme indéterminée substantif accusatif sg. thème en -ā forme indéterminée verbe 3e pers. sg. prétérit |
01 [---]δϐ̣ο̣ [ .. ]τοο[υ]- 02 [τιος] ουει ματικ⁽αμ̣⁾[---] 03 [---]λιου̣ει κ̣αρνιτ̣ου[---] |
forme indéterminée forme indéterminée nominatif masc. sg. thème en -o forme indéterminée substantif accusatif sg. thème en -ā forme indéterminée verbe 3e pers. sg. prétérit |
Traduction:
Apparat critique:
Remarques de Michel Lejeune : MLE-a MLE-b MLE-c MLE-d
Le gaulois cisalpin fournit deux exemples de 3e singulier karnitu (traduit par LOCAVIT ET STATVIT) dans la double version de l'épitaphe bilingue de Todi (document privé ; curateur unique ; voir Lejeune 1971a pp. 29 sv.) et un exemple de 3e pluriel karnitus dans l'épitaphe de Briona (document officiel ; curateur multiples ; voir Lejeune 1971a pp. 39 sv.). Dans les trois contextes, le verbe est en position intérieure dans la phrase et suivi d'un accusatif objet (lokan et artuaš à Todi) ; peut-être neutre takos à Briona. Cela nous permet d'isoler à Saignon, l.3, un verbe καρνιτου ou καρνιτου[ς], « a (ou : sont) érigé ». Si l'ordre des mots était le même à Saignon qu'en Italie, il faudrait supposer perdue une l.4 qui aurait contenu l'objet du verbe. Si l'on admet que l'ordre puisse être autre, l'objet précédant le verbe, chercher (c'est l'interprétation courante) un tel accusatif dans le mot en -αν (-αμ ?) de la l.2 (avec finale -ān (-ām ?) de thème en -ā- plutôt qu'avec finale -άν < *-n̥ de thème consonantique, si le mot comporte bien le suffixe -ico-/-icā-. La récurrence de -ουει (sûrement final devant καρνιτου) devant ματικαν permet de délimiter ainsi le mot. On ignore la signification du terme ; hypothèses inconsistances chez L. H. Gray (Gray 1952 pp. 65). Verbe et objet mis à part, il ne reste du texte que des bribes de mots.
L.1 : ...]δϐο[ pourrait appartenir : soit à un datif pluriel de thème à dentale (sans voyelle de liaison, comme pour l'instrumental pluriel gobed-bi d'Alise-Sainte-Reine) soit à un composé à premier terme ad- (cf. Schmidt 1957 pp. 111 (Ad-bilus, Ad-bogius, etc.)) ; c'est à un anthroponyme de cette structure qu'avait songé Rhŷs (nom, pour lui, commençant par αδϐο[κε]το... ou αδϐο[κιε]το...).
L. 1 : La fin de ligne oriente dans deux directions selon qu'on lit : ...ιοο[υ] ou ...τοο[υ]. La première lecture évoque quelque doublet orthographique du verbe ειωρου « dēdicāuit » de Vaison (VAU-13-01), soit *[ε]ιοο[υ|ρου], soit *ιοο[υ|ρου] (alors deux verbes : « a dédié »..., « a érigé »... ?). La seconde lecture évoque quelque mot, ou élément de mot, de la famille de toutā : soit appellatif τοο[υ|τιος] « citoyen (de telle ou telle ethnique) » en apposition au nom du dédicant (comme à Vaison, VAU-13-01) ; soit second élément (-τοο[υ|τος] si idionyme, -τοο[υ|τιος] si patronyme) de nom propre composé (possibilité d'un composé ternaire ad-bo[...]-toutos ?).
L.3 : Fin de mot ...]λιουει, de lecture sûre, mais dont Lejeune renonce à rendre compte : il n'arrive pas à croire que ...ουει à Saignon soit un doublet graphique de ce qui est ailleurs ...ουι, finale de datif singulier thématique.
À ces obscurités s'ajoute notre incertitude sur l'étendue des lacunes vers la gauche. On peut imaginer des schémas de restitutions de longueurs diverses et de structures syntaxiques diverses. Rien ne permet de donner consistance à ces hypothèses.
L.1 : ...]δϐο[ pourrait appartenir : soit à un datif pluriel de thème à dentale (sans voyelle de liaison, comme pour l'instrumental pluriel gobed-bi d'Alise-Sainte-Reine) soit à un composé à premier terme ad- (cf. Schmidt 1957 pp. 111 (Ad-bilus, Ad-bogius, etc.)) ; c'est à un anthroponyme de cette structure qu'avait songé Rhŷs (nom, pour lui, commençant par αδϐο[κε]το... ou αδϐο[κιε]το...).
L. 1 : La fin de ligne oriente dans deux directions selon qu'on lit : ...ιοο[υ] ou ...τοο[υ]. La première lecture évoque quelque doublet orthographique du verbe ειωρου « dēdicāuit » de Vaison (VAU-13-01), soit *[ε]ιοο[υ|ρου], soit *ιοο[υ|ρου] (alors deux verbes : « a dédié »..., « a érigé »... ?). La seconde lecture évoque quelque mot, ou élément de mot, de la famille de toutā : soit appellatif τοο[υ|τιος] « citoyen (de telle ou telle ethnique) » en apposition au nom du dédicant (comme à Vaison, VAU-13-01) ; soit second élément (-τοο[υ|τος] si idionyme, -τοο[υ|τιος] si patronyme) de nom propre composé (possibilité d'un composé ternaire ad-bo[...]-toutos ?).
L.3 : Fin de mot ...]λιουει, de lecture sûre, mais dont Lejeune renonce à rendre compte : il n'arrive pas à croire que ...ουει à Saignon soit un doublet graphique de ce qui est ailleurs ...ουι, finale de datif singulier thématique.
À ces obscurités s'ajoute notre incertitude sur l'étendue des lacunes vers la gauche. On peut imaginer des schémas de restitutions de longueurs diverses et de structures syntaxiques diverses. Rien ne permet de donner consistance à ces hypothèses.
Commentaires:
Remarques de l'équipe du RIIG :
Cette inscription est à rapprocher de celle trouvée à Apt (VAU-01-02), distante d'à peine quelques kilomètres, qui présenterait une seconde occurrence de καρνιτου en gallo-grec.
Commentaire sociolinguistique:
Remarques de Alex Mullen :
It is unclear what the function of this inscription is, but the term KARNITOY, and the evidence from Gaulish inscriptions from Briona and Todi, may encourage us to consider it related to the setting up of e.g. a monument or building.
Bibliographie du RIG: CIL ; Allmer 1883 ; Héron de Villefosse 1884a ; Héron de Villefosse 1887 ; Rhŷs 1906 ; Dottin 1918 ; Sautel 1939 ; Gray 1952 ; Whatmough 1970 ; Lejeune 1971a ;
Bibliographie du RIIG: Mullen 2013 ; CAG 84-4.
Linked Data:
- -IIe/-Ier siècle : http://n2t.net/ark:/99152/p09hq4n9m89
- -IIe/-Ier siècle : http://n2t.net/ark:/99152/p09hq4nqrjc
- Bloc : https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtEklsyTYoVi
- Calcaire : https://www.eagle-network.eu/voc/material/lod/57
- Incomplète : https://www.eagle-network.eu/voc/statepreserv/lod/5
- Gravée : https://www.eagle-network.eu/voc/writing/lod/3
- Narbonensis : https://www.trismegistos.org/place/19860
- Saignon : https://www.trismegistos.org/place/30693
- France : https://www.trismegistos.org/place/693
How to cite: Ruiz Darasse C., Blanchet H., Jordán Cólera C., Stifter D., Wodtko D., Estarán M.-J., Mullen A., Chevalier N., Prévôt N., « RIIG VAU-11-01 », dans Ruiz Darasse C. (éd.), Recueil informatisé des inscriptions gauloises, https://riig.huma-num.fr/, DOI : 10.21412/petrae_riig_VAU-11-01 (consulté le 7 février 2025).
XML EpiDoc
URI : https://riig.huma-num.fr/documents/VAU-11-01
Dernière modification : 2023-06-23; Michel Lejeune (First editor); Coline Ruiz Darasse (Project coordinator and contributor); Hugo Blanchet (Contributor); Carlos Jordán Cólera (Contributor); David Stifter (Contributor); Dagmar Wodtko (Contributor); María José Estarán Tolosa (Contributor); Alex Mullen (Contributor); Nolwenn Chevalier (Metadata, TEI encoding); Nathalie Prévôt (Database Design)

