Localisation: France/Provence-Alpes-Côte d'Azur/Vaucluse
Site : Apt - Vallée du Calavon nom(s) antique(s): Colonia Iulia Apta
Province romaine: Narbonensis
Peuple gaulois: Albici
Support: colonne
Matériau: calcaire
Description du support: Partie supérieure d'une colonne cylindrique (diamètre environ 45 cm) en calcaire local ; au sommet, trou de scellement de 8 cm × 4 cm, profond de 4 cm. Hauteur ancienne du monument non-restituable. La colonne est brisée en biseau (hauteur max. du fragment : 45 cm).
État de conservation: Inscription incomplète.
Contexte local: Sous-préfecture du Vaucluse, à env. 50 km à l'est d'Avignon, 45 km au nord d'Aix-en-Provence. La colonie romaine Apta Julia Vulgientium fondée en -45 est implantée sur un ancien oppidum (oppidum du Perréal) qui appartenait à la confédération des Albiques.
Conditions de découverte: Trouvé en novembre 1882 ; dès décembre, sur informations reçues de Garcin, Allmer le publie (Allmer 1883 pp. 333). La trouvaille, selon Garcin avait eu lieu à onze cents mètres d'Apt, à trois mètres de profondeur, en creusant les fondations d'un mur de soutènement du chemin de fer d'Apt à Forcalquier ». [Cette voie, dont la construction fut décidée en 1881, n'entra en service qu'en 1890 ; elle n'existe plus aujourd'hui, la section en amont de Saignon ayant été supprimée en 1941, la section d'Apt à Saignon en 1962. Son tracé, jusqu'au-delà de Saint-Martin-de-Castillon, côtoyait sensiblement la route nationale 100, d'abord sur la rive droite, puis sur la rive gauche du Calavon]. En un second temps (sans que la date précise ne soit connue) les travaux de ce même chemin de fer rencontrent une nécropole antique (tombes en auges, avec urnes cinéraires et vaisselles). Cette découverte (selon une lettre de Sittler, ingénieur d'Apt, à Bouvier, ingénieur en chef du Vaucluse) avait eu lieu « sur le bord gauche de la route nationale n°100, au point kilométrique 62,370 km, soit à 7,600 km à l'est d'Apt dans la section J. de la Bory près du moulin Alezin, commune de Saint-Martin-de-Castillon ».
Historique de conservation: Le 12 février 1886, l'ingénieur Bouvier fait présent au Musée Calvet d'Avignon de cet ensemble d'antiquités (inv. E 23 A). La colonne inscrite est inventoriée sous E 23 A, les auges sous 128 B, etc. Le catalogue manuscrit tenu par A. Deloye (Registre H 9 : dons des particuliers) distingue soigneusement, dans le don Bouvier, les deux provenances. A. Deloye, dès avril 1886 (Mowat 1886 pp. 69) publie à son tour des antiquités récemment acquises.
Après A. Deloye, l'inscription reste assignée « à Apt » ou « aux environs d'Apt » par Héron de Villefosse (Héron de Villefosse 1887 ), Espérandieu (Esperandieu 1900a ), Rhŷs (Rhŷs 1906 ), Sautel (Sautel 1939 ). Mais assignation erronée à Saint-Martin-de-Castillon chez Hirschfeld en 1888, chez Dottin en 1918, chez Whatmough en 1949. Faire donc justice de cette méprise ; le document E 23 A du Musée Calvet a été trouvé en 1882 sur le territoire de la commune Apt, à la sortie Est de la ville.
Lieu de conservation: Avignon
Institution de conservation: Musée Calvet
N° inventaire: E 23 A
Autopsie: Photographiée dans le cadre du projet RIIG par Coline Ruiz Darasse et Florent Comte en 2020 au Musée lapidaire Calvet d'Avignon.
En 2023, Coline Ruiz Darasse et David Stifter ont procédé à un nouvel examen de la pierre au musée lapidaire Calvet d'Avignon.
Signalement: La ville d'Apt est ici concernée par deux documents. L'un (VAU-01-01= *G-109), perdu et inédit, localisé de façon imprécise : « On a trouvé... » est-il écrit, sans plus, dans une ancienne Histoire de la ville d'Apt (manuscrite). Une telle mention pourrait, éventuellement, valoir aussi pour les proches environ de la ville. L'autre (VAU-01-02 = G-110), conservé et publié, est, dans nos manuels (Dottin, Whatmough) faussement attribué à Saint-Martin-de-Castillon, commune située (par-delà Saignon) à une dizaine de km à l'est d'Apt.
Description de l'inscription: Juste au-dessous du chapiteau perdu, l'inscription est gravée en trois lignes horizontales, d'inégale longueur : la seconde finit en grand retrait sur la première, la troisième en léger retrait sur la seconde ; ce dispositif rend probable que (non-commandé par des soucis de place disponible) le lapicide a pu faire coïncider les fins des lignes avec des fins de mots. Seules, les portions droites des lignes nous sont conservées ; à gauche, sur une soixantaine de cm de largeur (correspondant à l'emplacement possible de douze à quinze lettres), profonde meurtrissure de la pierre. Sur une circonférence totale d'environ 140 cm, la portion conservée de la l.1 (la plus longue) se développe sur une soixantaine de cm ; une écornure du sommet entame, d'ailleurs, l'extrémité gauche de cette ligne.
Remarques de Michel Lejeune :
Le texte tout entier de la même main ; insoutenable est la suggestion de Whatmough, comme quoi la l.1 constituerait un texte à part, ou bien encore aurait été retouchée à date moderne. Le texte est gallo-grec ; insoutenable est l'opinion d'Allmer qu'il s'agirait de grec en lettres latines, ou celle de Rhŷs (Rhŷs 1906 ) qui y voyait partiellement (l.3) de l'écriture latine.
Description de l'écriture: Lettres capitales de 2 cm à 4 cm de haut. Le ε est angulaire ; σ est lunaire mais l’exemplaire final de la l. 2 tend vers une forme « carrée ») ; α barrette brisée ; ρ évoquant un qoppa ; κ à trait oblique inférieur droit rudimentaire (cf. CDO-01-02 à Alise) ; une ligature de ν + ο, l.2 (non-commandée par manque de place).
Remarques de Michel Lejeune :
L.1 : Avant υ, un ο (qu'au reste on attend) s'entrevoit encore, lui-même peut-être précédé de l'extrémité inférieure droite d'un σ lunaire (?), plus loin vers la gauche, rien de discernable. Après υ, d'abord haste verticale (avoisinée, en bas et à droite par une meurtrissure), puis (endommagée par une meurtrissure) un κ assez semblable à celui de la l.2 (bien plutôt qu'un λ, que certains ont cru reconnaître, mais qui serait très différent du λ suivant). Puis nettement, ...λιρνιτουσ..., encore que certains aient méconnu ce tracé du rare de ρ et aient vu un qoppa (lettre étrangère au répertoire gallo-grec, comme l'est, à date hellénistique, au modèle graphique massaliote) ; au sommet de la haste droite de ν, une meurtrissure transversale (se garder d'y voir une ligature ν͡τ). Après ουσ, il est possible que des lettres aient disparu.
L.2 : Rien de lisible avant να ; après να, un κ analogue de la l.1, mais en apparence fermé en haut par accident de la surface, ce qui a fait hésiter certains entre κ et ρ (mais un ρ, alors, tout différent de celui de la l.1).
L.3 : La seule question est de savoir s'il y a, avant α, un ι, rejoignant le pied gauche de α en une sorte de ligature, ou si c'est un accident. [C'est là que Rhŷs (Rhŷs 1906 ) voyait une ligature de V + A ; mais comment il a pu ensuite prendre le δ pour un L latin reste un mystère].
L.1 : Avant υ, un ο (qu'au reste on attend) s'entrevoit encore, lui-même peut-être précédé de l'extrémité inférieure droite d'un σ lunaire (?), plus loin vers la gauche, rien de discernable. Après υ, d'abord haste verticale (avoisinée, en bas et à droite par une meurtrissure), puis (endommagée par une meurtrissure) un κ assez semblable à celui de la l.2 (bien plutôt qu'un λ, que certains ont cru reconnaître, mais qui serait très différent du λ suivant). Puis nettement, ...λιρνιτουσ..., encore que certains aient méconnu ce tracé du rare de ρ et aient vu un qoppa (lettre étrangère au répertoire gallo-grec, comme l'est, à date hellénistique, au modèle graphique massaliote) ; au sommet de la haste droite de ν, une meurtrissure transversale (se garder d'y voir une ligature ν͡τ). Après ουσ, il est possible que des lettres aient disparu.
L.2 : Rien de lisible avant να ; après να, un κ analogue de la l.1, mais en apparence fermé en haut par accident de la surface, ce qui a fait hésiter certains entre κ et ρ (mais un ρ, alors, tout différent de celui de la l.1).
L.3 : La seule question est de savoir s'il y a, avant α, un ι, rejoignant le pied gauche de α en une sorte de ligature, ou si c'est un accident. [C'est là que Rhŷs (Rhŷs 1906 ) voyait une ligature de V + A ; mais comment il a pu ensuite prendre le δ pour un L latin reste un mystère].
Remarques de David Stifter : DSR-b
According to the Répertoire des tracés de lettres (RIG I pp. 431), this variant of the letter Λ is found in VAU-02-01 (= G-111). This is an error, since the lambdas aren’t even visible there, except for their tipps, which appear like Λ1. Accordingly, VAU-01-02 (= G-110) is the only inscription with this type of lambda. The letter rather looks like the left half of an Α3 or Α6, like the two in the lines underneath; the following Ι must be the second half of that letter. What must have happened is approximately that an illiterate stone mason must have miscopied an alpha to produce what Lejeune read as ΛΙ. But the word has clearly to be emended as ΚΑΡΝΙΤΟΥΣ. Cf. VAU-11-01 (= G-151).
Remarques de David Stifter : DSR-a
Suite à la nouvelle autopsie de 2023, maintien de la lecture du A pour le cinquième signe de la première ligne. De plus, l'examen semble confirmer l'interprétation du troisième signe de la seconde ligne comme un ρ : lire donc ]ναρνος.
Type de texte: Indéterminé
Datation du texte: -IIe/-Ier siècle
Justificatif de datation: contexte.
Niveau de certitude: ◉○○
Édition corpus: RIG I p. 109, 131 ; RIG I p. 132-133 fig. 121 .
Commentaire bibliographique: Allmer 1878 ; Allmer 1883 ; Mowat 1886 ; Héron de Villefosse 1887 ; Esperandieu 1900a ; Rhŷs 1906 ; Rhŷs 1911 ; Sautel 1939 ; Holder 1962 ; CAG 84-2 p. 163 .
Texte
01 [---]+Ο̣Υ̣ΙΚ̣Α̣ΡΝΙΤΟΥϹ̣ 02 [---]Ν[---]ΑΡ̣⁽ΝΟ⁾Ϲ 03 [---]ΑΔΕ |
01 [---]ουι κ⸢α⸣ρνιτους 02 [---]ν [---]αρνος 03 [---]αδε |
01 [---]+Ο̣Υ̣ΙΚ̣Α̣ΡΝΙΤΟΥϹ̣ 02 [---]ΝΑΡ̣⁽ΝΟ⁾Ϲ 03 [---]ΑΔΕ |
01 [---]ουι κ⸢α⸣ρνιτους 02 [---]ναρνος 03 [---]αδε |
01 [---]+Ο̣Υ̣ΙΚ̣Λ̣Ι̣ΡΝΙΤΟΥϹ̣ 02 [---]ΝΑΚ̣⁽ΝΟ⁾Ϲ 03 [---]ΑΔΕ |
01 [---]ουι κ⸢α⸣ρνιτους 02 [---]νακνος 03 [---]αδε |
01 [---]+Ο̣Υ̣ΙΚ̣ΛΙΡΝΙΤΟΥϹ̣ 02 [---]ΝΑΚ̣⁽ΝΟ⁾Ϲ 03 [---]ΑΔΕ |
01 [---]ουι κλιρνιτους 02 [---]νακνος 03 [---]αδε |
01 [---]+Ο̣Υ̣ΙΚ̣ΛΙΡΝΙΤΟΥϹ[---] 02 [---]ΝΑΚ̣⁽ΝΟ⁾Ϲ 03 [---]ΑΔΕ |
01 [---]ουι κλιρνιτου σ[---] - 02 [---]νακνος 03 [---]αδε |
01 [---]ουι κ⸢α⸣ρνιτους 02 [---]ν [---]αρνος 03 [---]αδε |
datif masc. sg. thème en -o verbe 3e pers. prétérit élément lexical accusatif sg. thème en -o idionyme nominatif masc. sg. thème en -o forme indéterminée |
01 [---]ουι κ⸢α⸣ρνιτους 02 [---]ναρνος 03 [---]αδε |
datif masc. sg. thème en -o verbe 3e pers. prétérit nominatif masc. sg. thème en -o forme indéterminée |
01 [---]ουι κ⸢α⸣ρνιτους 02 [---]νακνος 03 [---]αδε |
datif masc. sg. thème en -o verbe 3e pers. prétérit nominatif masc. sg. thème en -o forme indéterminée |
01 [---]ουι κλιρνιτους 02 [---]νακνος 03 [---]αδε |
datif masc. sg. thème en -o verbe 3e pers. sg. prétérit patronyme nominatif masc. sg. thème en -o forme indéterminée |
01 [---]ουι κλιρνιτου σ[---] - 02 [---]νακνος 03 [---]αδε |
datif masc. sg. thème en -o verbe 3e pers. sg. prétérit démonstratif patronyme nominatif masc. sg. thème en -o forme indéterminée |
Traduction:
de l'équipe du RIIG : RIIG-a
pour (... ?) a fait ériger
ce (... ?), Arnos
...
pour (... ?) a fait ériger
ce (... ?), Arnos
...
de Michel Lejeune : MLE-a
à [un tel] a offert [ce...] ;
[un tel] fils d'[un tel] ;
en vertu de [...].
à [un tel] a offert [ce...] ;
[un tel] fils d'[un tel] ;
en vertu de [...].
Apparat critique:
Remarques de Michel Lejeune : MLE-a MLE-b
L'assignation du document à Apt, non à Saint-Martin, retentit sur l'interprétation : il ne s'agit plus d'un monument issu d'une nécropole reconnue et d'un texte, donc, nécessairement funéraire. On sait que les inscriptions gallo-grecques de Narbonnaise ainsi gravées sur colonnes sont les unes votives, les autres funéraires. Au départ, par conséquent, il y a incertitude sur la nature du document. Incertitude que ne lèveront guère les quelques approches envisageables d'un texte aussi mutilé.
L.3 : ...]αδε termine le dernier mot. Évoquer δεδε n'est pas pertinent (le δ y étant radical, et donc propre à ce verbe particulier). Évoquer βρατουδε (Rhŷs, Rhŷs 1911 , y a songé) est plus séduisant : si δε était postposition suivant un ablatif-instrumental, on pourrait avoir ici, à ce cas, un nom de première déclinaison (ā-dĕ̄), de fonction analogue à brātū- (mot de quatrième déclinaison), indiquant le mobile d'une offrande. On pourrait imaginer ce mot détaché du reste de l'inscription pour constituer à lui seul la l.3. Mais la validité d'une telle hypothèse est liée à la validité du découpage βρατουδε καντεμ (καντεν) de la formule usuelle. Or celui-ci a été contesté (voir BDR-09-01), et la controverse reste ouverte. Ajouter qu'un -ε final peut avoir d'autres origines (-ē < *-ei ; etc.).
L.1 : ...]ουι a depuis longtemps été reconnu comme une fin de mot possible (si on lit κλ... et non λλ... ce qui suit) ; alors, datif singulier de 2e déclinaison : datif du destinataire (nom de dieu ou nom de défunt, selon la nature du texte). Il y a longtemps aussi qu'on a rapproché κλιρνιτους du Karnitus de l'inscription de Briona, en essayant même de faire soupçonner comme possible (ainsi Dottin ou Whatmough) une lecture κ<α>ρνιτους, ce que la pierre interdit nettement. Il ne s'agit certainement pas du même verbe, mais, si c'est un verbe, il est de structure analogue (prétérit faible de thème verbal en -i-). Mais il est incertain que ους... termine la l.1 (où il semble y avoir eu d'autres lettres après σ) et, même si nous avons affaire à un verbe, ce pourrait être une 3e sg. en ...ιτου (comme le Karnitu de Todi), suivi d'un mot à initiale ...σ (début de sujet ou d'un objet ; si objet, démonstratif du type sosio ?).
L.2 : ...]νακνος ne peut être qu'un nominatif singulier, donc une portion du sujet. L'hypothèse d'un verbe au pluriel (impliquant sujet pluriel ou pluralité de sujets) est donc plus malaisément adaptable à ce qui nous reste du texte que celle d'un verbe au singulier. Quant à la forme elle-même, avait-on là un exemple isolé de ...]νακνος équivalent peut-être du plus fréquent suffixe patronymique ...]ικνος (cf. Holder 1962 I (1051), Holder 1962 III (1242)) ?
On peut donc rêver à quelque construction comme :
à [un Tel] a offert [ce...] ;
[Un Tel] fils d'[Un Tel] ;
en vertu de [...]. Mais il faut bien voir combien sont fragiles toutes les hypothèses qu'elle implique.
L.3 : ...]αδε termine le dernier mot. Évoquer δεδε n'est pas pertinent (le δ y étant radical, et donc propre à ce verbe particulier). Évoquer βρατουδε (Rhŷs, Rhŷs 1911 , y a songé) est plus séduisant : si δε était postposition suivant un ablatif-instrumental, on pourrait avoir ici, à ce cas, un nom de première déclinaison (ā-dĕ̄), de fonction analogue à brātū- (mot de quatrième déclinaison), indiquant le mobile d'une offrande. On pourrait imaginer ce mot détaché du reste de l'inscription pour constituer à lui seul la l.3. Mais la validité d'une telle hypothèse est liée à la validité du découpage βρατουδε καντεμ (καντεν) de la formule usuelle. Or celui-ci a été contesté (voir BDR-09-01), et la controverse reste ouverte. Ajouter qu'un -ε final peut avoir d'autres origines (-ē < *-ei ; etc.).
L.1 : ...]ουι a depuis longtemps été reconnu comme une fin de mot possible (si on lit κλ... et non λλ... ce qui suit) ; alors, datif singulier de 2e déclinaison : datif du destinataire (nom de dieu ou nom de défunt, selon la nature du texte). Il y a longtemps aussi qu'on a rapproché κλιρνιτους du Karnitus de l'inscription de Briona, en essayant même de faire soupçonner comme possible (ainsi Dottin ou Whatmough) une lecture κ<α>ρνιτους, ce que la pierre interdit nettement. Il ne s'agit certainement pas du même verbe, mais, si c'est un verbe, il est de structure analogue (prétérit faible de thème verbal en -i-). Mais il est incertain que ους... termine la l.1 (où il semble y avoir eu d'autres lettres après σ) et, même si nous avons affaire à un verbe, ce pourrait être une 3e sg. en ...ιτου (comme le Karnitu de Todi), suivi d'un mot à initiale ...σ (début de sujet ou d'un objet ; si objet, démonstratif du type sosio ?).
L.2 : ...]νακνος ne peut être qu'un nominatif singulier, donc une portion du sujet. L'hypothèse d'un verbe au pluriel (impliquant sujet pluriel ou pluralité de sujets) est donc plus malaisément adaptable à ce qui nous reste du texte que celle d'un verbe au singulier. Quant à la forme elle-même, avait-on là un exemple isolé de ...]νακνος équivalent peut-être du plus fréquent suffixe patronymique ...]ικνος (cf. Holder 1962 I (1051), Holder 1962 III (1242)) ?
On peut donc rêver à quelque construction comme :
à [un Tel] a offert [ce...] ;
[Un Tel] fils d'[Un Tel] ;
en vertu de [...]. Mais il faut bien voir combien sont fragiles toutes les hypothèses qu'elle implique.
Commentaires:
Remarques de David Stifter :
The only example of -akno- that I could find is Mainacni, the name of a potter (Delamarre 2007 pp. 124).
Remarques de l'équipe du RIIG :
Si la restitution de la ligne 1 est bien un καρνιτου, on peut rapprocher ce document de l'inscription de Saignon (VAU-11-01), distante d'à peine quelques kilomètres, avec une certitude plus grande que celle de Michel Lejeune en son temps.
Remarques de l'équipe du RIIG : RIIG-a DSR-a
Suite à la relecture de la deuxième ligne, proposée par David Stifter, une nouvelle hypothèse peut-être proposée : voir, en début de ligne, la fin possible d'un accusatif en ν correspondant à l'objet de la dédicace, suivi d'un idionyme, Arnos, bien identifié par ailleurs (cf. Delamarre 2019 s.v.).
Commentaire sociolinguistique:
Photos
Bibliographie du RIG: Allmer 1878 ; Allmer 1883 ; Mowat 1886 ; Héron de Villefosse 1887 ; Holder 1896–1913 ; Esperandieu 1900a ; Rhŷs 1906 ; Rhŷs 1911 ; Sautel 1939.
Bibliographie du RIIG: CAG 84-2.
Linked Data:
- -IIe/-Ier siècle : http://n2t.net/ark:/99152/p09hq4n6svx
- -IIe/-Ier siècle : http://n2t.net/ark:/99152/p09hq4n9m89
- Colonne : https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtbhNbSIzWXG
- Calcaire : https://www.eagle-network.eu/voc/material/lod/57
- Incomplète : https://www.eagle-network.eu/voc/statepreserv/lod/5
- Gravée : https://www.eagle-network.eu/voc/writing/lod/3
- Musée Calvet : https://www.trismegistos.org/collection/549
- Narbonensis : https://www.trismegistos.org/place/19860
- AptColonia Iulia Apta : https://www.trismegistos.org/place/20746
- Albici : https://www.trismegistos.org/place/43534
- France : https://www.trismegistos.org/place/693
How to cite: Ruiz Darasse C., Blanchet H., Jordán Cólera C., Stifter D., Chevalier N., Prévôt N., « RIIG VAU-01-02 », dans Ruiz Darasse C. (éd.), Recueil informatisé des inscriptions gauloises, https://riig.huma-num.fr/, DOI : 10.21412/petrae_riig_VAU-01-02 (consulté le 26 mars 2025).
XML EpiDoc
URI : https://riig.huma-num.fr/documents/VAU-01-02
Dernière modification : 2024-12-03; Michel Lejeune (First editor); Coline Ruiz Darasse (Project coordinator and contributor); Hugo Blanchet (Contributor); Carlos Jordán Cólera (Contributor); David Stifter (Contributor); Nolwenn Chevalier (Metadata, TEI encoding); Florent Comte (3D); Nathalie Prévôt (Database Design)

