Localisation: France/Bretagne/Morbihan
Site : Plumergat - Enclos paroissial
Province romaine: Lugdunensis
Peuple gaulois: Venetii
Support: Stèle
Matériau: granit
Description du support: Stèle en granit à grain très dur, médiocrement propice à l'écriture gravée, prenant la forme d'une borne en forme de tronc de pyramide octogonale irrégulière, se terminant en calotte hémisphérique. De grandes plaques de lichen se développent sur la pierre, mais le panneau inscrit en est dégagé. Hauteur hors sol 83 cm (mais profondeur d'enterrement non connue : de l'ordre de 30 cm à 40 cm ?). Diamètre au sol 58 cm.
Remarques de Michel Lejeune :
Si la borne n'a jamais été déplacée, elle a en revanche reçu au Moyen-Âge (entre le IXe et le XIe siècle ?) deux adjonctions épigraphiques (probablement contemporaines) sur d'autres faces : d'une part la gravure d'une croix, d'autre part (verticalement), celle du nom breton rimoete en onciale carolingienne : initiative pieuse pour exorciser un monument païen (le nom rimoete étant sans doute celui du clerc qui fit graver le symbole chrétien).
État de conservation: Stèle complète, inscription érodée.
Lieu de découverte: Plumergat
Contexte local: Aucun autre vestige antique que la borne à inscription gauloise (MOR-01-01) qui se dresse dans l'enclos paroissial entre la porte méridionale de l'église et le cimetière. Sans doute est-elle encore aujourd'hui à l'emplacement où des Vénètes jadis l'érigèrent, en gravant une dédicace sur l'une de ses faces.
Remarques de l'équipe du RIIG :
Près de l'église de Plumergat se trouvent treize stèles de l'âge du Fer, anépigraphes à l'exception, dans l’enceinte paroissiale, d'une stèle de section octogonale portant une inscription gauloise possiblement datée du IIIe ou IVe siècle de notre ère. La stèle porte également une inscription médiévale, possiblement en vieux breton.
Conditions de découverte: L'inscription principale a été au XIXe siècle signalée par C. de Keranflech (d'abord en 1858, plus tard en 1896) à Plumergat et par L. Rosenzweig (1864) ; le premier en avait tenté des interprétations fantaisistes par le breton ; et il est encore suivi dans cette voie en 1936 par P. Marsile. C'est à P. R. Giot que revient le mérite d'avoir suggéré, en 1952, d'orienter la recherche herméneutique vers le gaulois.
Autopsie: Références à ces divers articles dans l'édition princeps (et, à ce jour, unique) du texte gaulois, par Gildas Bernier : pp. 655-667 ; elle est suivie d'une note de Michel Lejeune (Lejeune 1973b pp. 669-672).
Description de l'inscription: Le panneau occidental (haut, calotte non comprise, de 76 cm ; 32 cm de large en bas × 25 cm de haut) est gravée sur six lignes horizontales d'inégales longueurs ; les deux premières, ayant plus que les autres souffert des atteintes du temps, sont passées inaperçues des premiers observateurs et n'ont été décelées que par Bernier.
Description de l'écriture: Lettres de 6 cm (certains o) à 10 cm (ainsi le s final de la l.1) de hauteur. Écriture d'une maladresse que ne sauraient excuser la dureté et le grain de la pierre ; usant, d'autre part, de façon à peu près constante de ligatures qui la transforment en une sorte de cursive ; au total, de lecture ardue et plus d'une fois incertaine. On croit être devant le travail d'un demi-illettré. Aussi ne se prête-t-elle guère qu'à des supputations chronologiques fragiles.
Remarques de Michel Lejeune :
Lettres latines (e est de type E) d'une extrême gaucherie. Parfois inversées latéralement soit pour entrer en ligature (ainsi le r de atrebo, l.3, qui fait haste commune avec le e qui suit), soit hors ligature (ainsi s, l.1). Manie des ligatures (allant jusqu'à unir d'un trait les deux pieds du second a de la l.4, et les pieds voisins des deux n qui suivent). Une telle écriture, qui tend à séparer le moins possible les lettres, ne sépare pas les mots (dans aucune des lignes il n'y a de démarcation par blanc ou point) ; quant à une coïncidence entre fins de lignes et fins de mots, on peut douter que le graveur s'y soit tenu si -RN est la bonne lecture à la fin de la l.5.
Usant principalement de l'estampage Bernier (mais avec circonspection), on fera les observations suivantes.
L.1, VABROS (Bernier) probable, encore que le trait oblique inférieur de R ne soit plus visible ; S angulaire à trois segments (et inversé).
L.2, les dernières lettres sont lues AT par Bernier, mais l'inclinaison du A vers la gauche s'expliquerait mieux dans l'hypothèse d'une ligature -AVT, voire ANT ; ce qui précède (Bernier : IVGAT ? LEGAT ?) nous paraît désespéré.
L. 3, ATREBO ; la barrette inférieure du E est plongeante (comme l.6), la barrette médiane tout juste devinable ; pieds de A, T, R unis par un trait.
L. 4, AGANNTO.
L. 5, BODVRN Bernier, mais ...RIV non exclu.
L. 6, EOGIAPO.
Essai de transcription avec un notable coefficient d'incertitude.
Usant principalement de l'estampage Bernier (mais avec circonspection), on fera les observations suivantes.
L.1, VABROS (Bernier) probable, encore que le trait oblique inférieur de R ne soit plus visible ; S angulaire à trois segments (et inversé).
L.2, les dernières lettres sont lues AT par Bernier, mais l'inclinaison du A vers la gauche s'expliquerait mieux dans l'hypothèse d'une ligature -AVT, voire ANT ; ce qui précède (Bernier : IVGAT ? LEGAT ?) nous paraît désespéré.
L. 3, ATREBO ; la barrette inférieure du E est plongeante (comme l.6), la barrette médiane tout juste devinable ; pieds de A, T, R unis par un trait.
L. 4, AGANNTO.
L. 5, BODVRN Bernier, mais ...RIV non exclu.
L. 6, EOGIAPO.
Essai de transcription avec un notable coefficient d'incertitude.
Type de texte: Inscription religieuse / cultuelle
Datation du texte: IIIe/IVe siècle
Justificatif de datation: contexte. Datation incertaine.
Niveau de certitude: ◉○○
Remarques de Michel Lejeune :
Pour des raisons historiques (persécution des druides sous Claude), Bernier voudrait que l'inscription ne soit pas postérieure au milieu du Ier siècle ; une telle datation nous paraît bien improbable ; l'argument invoqué ne vaut pas : ainsi, cent cinquante ans après Claude, voit-on les druides de Coligny faire graver leur calendrier rituel. Si (abstraction faite, un moment, de la langue de ce texte votif) on voulait apprécier l'âge du document à partir du seul aspect, informe et grossier, de l'écriture, on penserait volontiers à l'Antiquité tardive (et précieux serait alors un tel témoin de la survie du gaulois en Armorique à l'approche des temps où vont y débarquer les Bretons d'outre-Manche). Mais il y aurait imprudence, dans ce débat de portée considérable, à tirer argument d'une simple impression.
Édition corpus: RIG II.1 p. 177-181 ; RIG II.1 p. 178-180 fig. 91-94 .
Commentaire bibliographique: CIL ; Holder 1962 ; IEW ; Lejeune 1973b ; Lejeune 1974 ;
Texte
01 VABROS 02 [ ... ]AT 03 ATREBO 4 AGANNTO 05 BODVRN 06 EOGIAPO |
01 vabros 02 [ ... ]at 03 atrebo 4 agannto- 05 bo durn- 06 eo giapo |
01 VABROS 02 [ ... ]AT 03 ATREBO 4 AGANNTO 05 BODVRN 06 EOGIAPO |
01 vabros 02 [ ... ]at 03 atrebo 4 agannto- 05 bo durn- 06 eo giapo |
01 VABROS 02 ỊỊỊỌỌṾṬ 03 ATREBO 4 AGANNTO 05 BODVRN 06 EOGIAPO |
01 vabros 02 ịịịọọụṭ 03 atrebo 4 agannto- 05 bo durn- 06 eo giapo |
01 vabros 02 [ ... ]at 03 atrebo 4 agannto- 05 bo durn- 06 eo giapo |
idionyme nominatif masc. sg. thème en -o verbe 3e pers. sg. présent théonyme datif pl. masc. thème consonantique adjectif (épiclèse) datif pl. masc. thème consonantique patronyme datif masc. sg. thème en -o idionyme datif masc. sg. thème en -o |
01 vabros 02 [ ... ]at 03 atrebo 4 agannto- 05 bo durn- 06 eo giapo |
idionyme nominatif masc. sg. thème en -o verbe 3e pers. sg. théonyme datif pl. masc. thème consonantique adjectif (épiclèse) datif pl. masc. thème consonantique idionyme datif masc. sg. thème en -o idionyme datif masc. sg. thème en -o |
01 vabros 02 ịịịọọụṭ 03 atrebo 4 agannto- 05 bo durn- 06 eo giapo |
idionyme nominatif masc. sg. thème en -o verbe 3e pers. sg. théonyme datif pl. masc. thème consonantique adjectif (épiclèse) datif pl. masc. thème consonantique idionyme datif masc. sg. thème en -o idionyme datif masc. sg. thème en -o |
Traduction:
de Michel Lejeune : GiBR-a
Vabros a dressé (ceci) aux Pères de la borne (ou du pays) au nom du fils de Durnos, Giapos.
de Michel Lejeune : GiBR-a
Vabros a dressé (ceci) aux Pères de la borne (ou du pays) pour Giapos fils de Durnos.
de Michel Lejeune : MLE-a
Vabros a dressé (ceci) aux Pères de la borne (ou du pays) pour Giapos et Durnos.
de Pierre-Yves Lambert : PLT-a
Vabros (a offert ?) aux Pères-frontières...
Apparat critique:
Remarques de Michel Lejeune : GiBR-a MLE-a
Les dieux invoqués
À Bernier revient le mérite d'avoir délimité et interprété les deux mots qui définissent le texte comme gaulois : atrebo et aganntobo soit deux datifs pluriels (substantif + adjectif ou participe) : « patribus ...ibus ».
Bienvenu est l'apport de atrebo en regard du ματρεβο « mātribus » déjà connu (Glanum BDR-12-02 ; Nîmes GAR-10-01).
Le second mot (thème en -nt-) nous apprend qu'entre groupe de consonnes et désinence en -b..., la (nécessaire) voyelle de liaison était o : on peut la supposer empruntée à la deuxième déclinaison, et attendre donc que le dat. pl. thématique gaulois ait été en -obo (cf. lépontique -OPOS ; celtibère, avec -ŏ- > ŭ- devant labiale, -uPoś). Avec graphie géminée de la consonne initiale d'un groupe intervocalique (type de grec épigraphique αρισστος ; τεθαππται, etc.), participe d'un thème verbal celt. *ā̌ga-, dénominatif possible sur un thème nominal celt. *ā̌go-.
On songera alors volontiers à la racine *pāg-/*pəg- « ficher solidement » (IEW pp. 787), plus particulièrement à un nom *pāgo- qui désignerait la « borne », le verbe celt. *āgā- signifiant alors « borner, délimiter ». D'autant plus volontiers que l'inscription est portée, précisément, par une borne. Il s'agirait, non d'un dieu Terme, à la romaine, mais, au pluriel, de « deī terminālēs », comme dans les croyances d'autres Vénètes, ceux de l'Adriatique : l'inscription vénète de Padoue Lejeune 1974 pp. 125 met aussi en cause (acc. pl.) deivos termonios « les dieux du bornage ».
Le contexte
Le dédicant (l.1) serait un certain Vabros ; nom plausible : deux témoins connus (CIL III (4600), CIL VII (643)) pour une souche Vabro- (cf. Holder 1962 III (71)).
À la l.2, Bernier cherche un verbe, avec finale -at de présent 3e sg. L'usage du présent, beaucoup plus rare que celui du prétérit, n'est cependant pas sans exemple (cf. l'inscription GAR-02-03 de Beaucaire). Le singulier est de rigueur après le sujet Vabros ; -AT est alors à préférer à -ANT (bien que -ANT soit peut-être meilleur épigraphiquement). L'identité du verbe reste hors de portée.
Dans la fin du texte (qu'il coupe : durn|eo giapo), Bernier propose de voir la personne au nom de qui, pour qui, Vabros agit : « au nom du fils de Durnos, Giapos » (avec adjectif patronymique, ici en -eo-, précédant, de façon insolite, l'idionyme ; à moins que Durneos et Giapos ne soient deux idionymes en asyndète). Sont connues par ailleurs une souche Durno- (Holder 1962 I (1382)) et une souche Giapo- (Holder 1962 I (2020) : une Giappa à Langres). Voir là, alors, deux exemples de dat. sg. thématique en -O, doublet orthographique (plus rare) de -V.
Les dieux invoqués
À Bernier revient le mérite d'avoir délimité et interprété les deux mots qui définissent le texte comme gaulois : atrebo et aganntobo soit deux datifs pluriels (substantif + adjectif ou participe) : « patribus ...ibus ».
Bienvenu est l'apport de atrebo en regard du ματρεβο « mātribus » déjà connu (Glanum BDR-12-02 ; Nîmes GAR-10-01).
Le second mot (thème en -nt-) nous apprend qu'entre groupe de consonnes et désinence en -b..., la (nécessaire) voyelle de liaison était o : on peut la supposer empruntée à la deuxième déclinaison, et attendre donc que le dat. pl. thématique gaulois ait été en -obo (cf. lépontique -OPOS ; celtibère, avec -ŏ- > ŭ- devant labiale, -uPoś). Avec graphie géminée de la consonne initiale d'un groupe intervocalique (type de grec épigraphique αρισστος ; τεθαππται, etc.), participe d'un thème verbal celt. *ā̌ga-, dénominatif possible sur un thème nominal celt. *ā̌go-.
On songera alors volontiers à la racine *pāg-/*pəg- « ficher solidement » (IEW pp. 787), plus particulièrement à un nom *pāgo- qui désignerait la « borne », le verbe celt. *āgā- signifiant alors « borner, délimiter ». D'autant plus volontiers que l'inscription est portée, précisément, par une borne. Il s'agirait, non d'un dieu Terme, à la romaine, mais, au pluriel, de « deī terminālēs », comme dans les croyances d'autres Vénètes, ceux de l'Adriatique : l'inscription vénète de Padoue Lejeune 1974 pp. 125 met aussi en cause (acc. pl.) deivos termonios « les dieux du bornage ».
Le contexte
Le dédicant (l.1) serait un certain Vabros ; nom plausible : deux témoins connus (CIL III (4600), CIL VII (643)) pour une souche Vabro- (cf. Holder 1962 III (71)).
À la l.2, Bernier cherche un verbe, avec finale -at de présent 3e sg. L'usage du présent, beaucoup plus rare que celui du prétérit, n'est cependant pas sans exemple (cf. l'inscription GAR-02-03 de Beaucaire). Le singulier est de rigueur après le sujet Vabros ; -AT est alors à préférer à -ANT (bien que -ANT soit peut-être meilleur épigraphiquement). L'identité du verbe reste hors de portée.
Dans la fin du texte (qu'il coupe : durn|eo giapo), Bernier propose de voir la personne au nom de qui, pour qui, Vabros agit : « au nom du fils de Durnos, Giapos » (avec adjectif patronymique, ici en -eo-, précédant, de façon insolite, l'idionyme ; à moins que Durneos et Giapos ne soient deux idionymes en asyndète). Sont connues par ailleurs une souche Durno- (Holder 1962 I (1382)) et une souche Giapo- (Holder 1962 I (2020) : une Giappa à Langres). Voir là, alors, deux exemples de dat. sg. thématique en -O, doublet orthographique (plus rare) de -V.
Commentaires:
Remarques de ΕLM :
Durno- : Cf. Durnus (Morlet 1972-1985 pp. 83-84), Dagodurnus (Schmidt 1957 pp. 187 and 201, Holder 1962 I pp. 1215), and Durnacos (Luján 2003 ).
Commentaire sociolinguistique:
Remarques de Michel Lejeune : MLE-a
À propos de la traduction de Bernier.
Au temps près du verbe, et en choisissant la variante « borne », on pourrait donc s'y ranger : mais l'auteur ajoute, de façon imprévue, que Giapos, est sans doute le mort pour qui a été élevée la stèle. Nous ne pensons pas que ce soit pour un mort que la dédicace ait été faite, mais au nom d'un vivant, pour quelque raison empêché.
Au temps près du verbe, et en choisissant la variante « borne », on pourrait donc s'y ranger : mais l'auteur ajoute, de façon imprévue, que Giapos, est sans doute le mort pour qui a été élevée la stèle. Nous ne pensons pas que ce soit pour un mort que la dédicace ait été faite, mais au nom d'un vivant, pour quelque raison empêché.
Photos
Borne de Plumergat (relief) | Borne de Plumergat (relief · dos) | Borne de Plumergat (occlusion) | Borne de Plumergat (occlusion · dos) | Borne de Plumergat (vue générale) |
Bibliographie du RIG: Holder 1896–1913 ; IEW ; Bernier 1970 ; Lejeune 1973b ; Lejeune 1974.
Bibliographie du RIIG: Holder 1896–1913 ; Schmidt 1957 ; Lejeune 1970 ; Morlet 1972-1985 ; Luján 2003.
Linked Data:
- IIIe/IVe siècle : http://n2t.net/ark:/99152/p09hq4nsg2k
- IIIe/IVe siècle : http://n2t.net/ark:/99152/p09hq4nzg3z
- Stèle : https://ark.frantiq.fr/ark:/26678/pcrtvpHLEemb4v
- Granit : https://www.eagle-network.eu/voc/material/lod/11
- Érodée : https://www.eagle-network.eu/voc/statepreserv/lod/11
- Inscription religieuse / cultuelle : https://www.eagle-network.eu/voc/typeins/lod/81
- Gravée : https://www.eagle-network.eu/voc/writing/lod/3
- Plumergat : https://www.trismegistos.org/place/19275
- Lugdunensis : https://www.trismegistos.org/place/19858
- France : https://www.trismegistos.org/place/693
How to cite: Ruiz Darasse C., Blanchet H., Chevalier N., Prévôt N., « RIIG MOR-01-01 », dans Ruiz Darasse C. (éd.), Recueil informatisé des inscriptions gauloises, https://riig.huma-num.fr/, DOI : 10.21412/petrae_riig_MOR-01-01 (consulté le 9 décembre 2024).
XML EpiDoc
URI : https://riig.huma-num.fr/documents/MOR-01-01
Dernière modification : 2022-06-30; Michel Lejeune (First editor); Coline Ruiz Darasse (Project coordinator and contributor); Hugo Blanchet (Contributor); Nolwenn Chevalier (Metadata, TEI encoding); Florent Comte (3D); Nathalie Prévôt (Database Design)