Localisation: France/Occitanie/Gard
Site : Saint-Côme-et-Maruéjols
Province romaine: Narbonensis
Support: chapiteau
Matériau: calcaire
Description du support: Fragment d'un chapiteau dorique en calcaire local (17 cm de haut dont 8 cm pour l'abaque). Un des angles seul en subsiste (de sorte qu'on ne peut reconnaître s'il y a eu, au sommet, une ou des mortaises). Largeur max. 53 cm (mais largeur conservée du côté de l'abaque : seulement 38 cm) ; épaisseur max. 43 cm. Un des côtés de l'abaque portait, sur deux lignes, une dédicace dont nous avons la partie droite (le côté en retour, sur la droite, est vierge).
État de conservation: Monument endommagé.
Lieu de découverte: Saint-Côme-et-Maruéjols
Contexte local: L’oppidum de Mauressip, ou Mouressipe, à Saint-Côme-et-Maruejols, est occupé de façon continue du début du -Ve siècle jusqu’à l’époque augustéenne ; il se situe au carrefour de deux voies régionales, sur un itinéraire antique desservant la ville de Nîmes.
Conditions de découverte: Pierre trouvée en octobre 1886 dans les fondations d'un vieux mur (propriété Fabre) à Saint-Côme-et-Maruéjols.
Historique de conservation: Conservé depuis 1886 au Musée Archéologique Nîmes (don Fabre ; inv. 886.3.1).
Lieu de conservation: Nîmes
Institution de conservation: Musée de la Romanité
N° inventaire: 886.3.1
Autopsie: Photographiée dans le cadre du projet RIIG par Coline Ruiz Darasse et Florent Comte en 2020 au Musée de la Romanité.
Description de l'inscription: Un des côtés de l'abaque portait, sur deux lignes, une dédicace gravée dont nous avons la partie droite (le côté en retour, sur la droite, est vierge).
Description de l'écriture: Lettres capitales de 25 mm (ο) à 30 mm (β) de haut. Gravure soignée et élégante (lettres à empattements). Les ε et σ sont angulaires ; α à barrette brisée ; δ à côtés concaves.
Type de texte: Inscription religieuse / cultuelle
Datation du texte: -IIe siècle
Justificatif de datation: contexte.
Niveau de certitude: ◉○○
Édition corpus: RIG I p. 296-299 ; RIG I p. 297 fig. 257 .
Commentaire bibliographique: Bertrand 1886 p. 257 ; Guillemaud 1886 p. 360 ; Mowat 1886 p. 294 ; Allmer 1887 p. 258 (642) ; Aurès 1887 p. 85-124 ; Bertrand 1887 p. 67 ; Héron de Villefosse 1887 p. 201 ; CIL XII p. 833 ; Bazin 1891 p. 127 ; Germer-Durand et al. 1893 p. 979 (564) ; Rhŷs 1906 p. 311 (22) ; Dottin 1918 p. 157 (27) ; Esperandieu 1924 p. 41 (155) ; Blanchet 1941 p. 147 (137) ; Schmidt 1957 ; Evans 1967 ; Whatmough 1970 p. 134 (71) ; Fiches 1979 ; Py 1990 p. 834-835 ; Py 1992 ; Raynaud 1996 p. 91-92 ; Delamarre 2007 ; Delamarre 2018 ; Dupraz 2018.
Texte
01 [---]ΑΔΡΕΣΣΙΚΝΟΣ 02 [---]Υ̣ΙΒΡΑΤΟΥΔΕΚΑ |
01 [---]αδρεσσικνος 02 [---][ο]υ̣ι βρατουδεκα |
01 [---]αδρεσσικνος 02 [---][ο]υ̣ι βρατουδεκα |
patronyme nominatif masc. sg. thème en -o théonyme datif masc. sg. thème en -o formule votive |
Traduction:
de Michel Lejeune : MLE-a
[...] fils d'Adress(i)os à [...] en gratitude (?).
Apparat critique:
Remarques de Michel Lejeune : MLE-a
Dès 1886 est apparue à tous la remarquable similitude entre ce chapiteau et celui de la Fontaine de Nîmes (GAR-10-01) : même façon, même hauteur d'abaque (la brisure de GAR-12-01 ne permet pas de comparer les dimensions latérales) même dispositif de la dédicace (en deux ligne, sur un des côtés de l'abaque), même écriture, même ordre des termes (le théonyme intercalé entre δεδε et βρατουδεκαντεν), celle-ci abrégeable, d'où βρατουδεκα en GAR-12-01 et peut-être βρατουδε[κα] en GAR-10-01 : destinés à deux sanctuaires distants de quelques lieues, les deux monuments ont été exécutés dans le même atelier, et gravés de la même main.
En dehors de la formule terminale, le fragment de Saint-Côme ne nous conserve que le patronyme αδρεσσικνος du dédicant. Sur le groupe Ad-ret͡so- (avec évolution de l'affriquée tantôt vers (t)t, tantôt vers (s)s comme ici) voir Schmidt 1957 pp. 115, 258 et Evans 1967 pp. 47. Mais nous manquent l'idionyme du dédicant et le théonyme (dont nous savons seulement quil était un singulier de deuxième déclinaison).
On a volontiers considéré les chapiteaux de la Fontaine de Nîmes et de Saint-Côme comme rigoureusement jumeaux (voir, par exemple, Aurès 1887 ), et, les hauteurs des abaques étant égales, attribué à celui de Saint-Côme même largeur des grands côtés de même largeur des petits cotés qu'à Nîmes. S'il en était ainsi, et si, de plus, c'était à Saint-Côme comme à Nîmes, un des grands côtés qui portait la dédicace, on serait tenté d'en inférer qu'en caractères d'égale hauteur répartis sur deux lignes, les deux documents comptaient, pareillement, une cinquantaine de lettres ; compte tenu de la nécessité de loger δεδε au début de la l.2, on en déduirait que le datif théonymique comptait une dizaine de lettres ; à la l.1, on supposerait d'autre part un idionyme d'une quinzaine de lettres.
Mais à supposer que les hypothèses architecturales soient exactes, il faut admettre a priori, sur une surfaces égales et en lettres et de même hauteur, une variation possible du nombre de lettres, d'un texte à l'autre, de l'ordre de 10%, selon que l'écriture est plus ou moins serrée, en fonction aussi de l'aléatoire répartition des lettres larges (comme δ ou σ) et des lettres étroites (comme ι ou ρ). Et cette possible variation n'a guère pu jouer qu'en faveur d'un nombre moindre de lettres à Saint-Côme, vu l'exceptionnelle longueur de la désignation théonymique nîmoise.
Notre évaluation partirait volontiers de la répartition constatable du texte entre les deux lignes. Si les quatre lettres de δεδε, en fin de l.1, à Nîmes, sont passées en début de la l.2 à Saint-Côme, ce peut être parce que le texte de Saint-Côme était plus court que l'autre de huit lettres. On aurait alors ici :
Il n'est pas question, à partir de là, de tenter de restituer le nom du dieu de Mauressip. On notera seulement que sa longueur présumable (8 lettres au datif en -ουι, donc 7 au nominatif en ο-ς) est plausible (et égale à celle de Belenos, de Grannos, de Maponos, etc.).
En dehors de la formule terminale, le fragment de Saint-Côme ne nous conserve que le patronyme αδρεσσικνος du dédicant. Sur le groupe Ad-ret͡so- (avec évolution de l'affriquée tantôt vers (t)t, tantôt vers (s)s comme ici) voir Schmidt 1957 pp. 115, 258 et Evans 1967 pp. 47. Mais nous manquent l'idionyme du dédicant et le théonyme (dont nous savons seulement quil était un singulier de deuxième déclinaison).
On a volontiers considéré les chapiteaux de la Fontaine de Nîmes et de Saint-Côme comme rigoureusement jumeaux (voir, par exemple, Aurès 1887 ), et, les hauteurs des abaques étant égales, attribué à celui de Saint-Côme même largeur des grands côtés de même largeur des petits cotés qu'à Nîmes. S'il en était ainsi, et si, de plus, c'était à Saint-Côme comme à Nîmes, un des grands côtés qui portait la dédicace, on serait tenté d'en inférer qu'en caractères d'égale hauteur répartis sur deux lignes, les deux documents comptaient, pareillement, une cinquantaine de lettres ; compte tenu de la nécessité de loger δεδε au début de la l.2, on en déduirait que le datif théonymique comptait une dizaine de lettres ; à la l.1, on supposerait d'autre part un idionyme d'une quinzaine de lettres.
Mais à supposer que les hypothèses architecturales soient exactes, il faut admettre a priori, sur une surfaces égales et en lettres et de même hauteur, une variation possible du nombre de lettres, d'un texte à l'autre, de l'ordre de 10%, selon que l'écriture est plus ou moins serrée, en fonction aussi de l'aléatoire répartition des lettres larges (comme δ ou σ) et des lettres étroites (comme ι ou ρ). Et cette possible variation n'a guère pu jouer qu'en faveur d'un nombre moindre de lettres à Saint-Côme, vu l'exceptionnelle longueur de la désignation théonymique nîmoise.
Notre évaluation partirait volontiers de la répartition constatable du texte entre les deux lignes. Si les quatre lettres de δεδε, en fin de l.1, à Nîmes, sont passées en début de la l.2 à Saint-Côme, ce peut être parce que le texte de Saint-Côme était plus court que l'autre de huit lettres. On aurait alors ici :
- l.1 idionyme (11 ?) + patronyme (11) = 22 ?
- l.2 verbe (4) + théonyme (8 ?) + formule (10) = 22 ?
- soit un total de 44 ?
- l.1 idionyme (8) + patronyme (12) + verbe (4) = 24
- l.2 théonyme complexe (18) + formule (10 ?) = 28 ?
- soit un total de 52 ?
Il n'est pas question, à partir de là, de tenter de restituer le nom du dieu de Mauressip. On notera seulement que sa longueur présumable (8 lettres au datif en -ουι, donc 7 au nominatif en ο-ς) est plausible (et égale à celle de Belenos, de Grannos, de Maponos, etc.).
Commentaires:
Remarques de Carlos Jordán :
Pour αδρεσσικνος voir aussi Delamarre 2018 pp. 33, sv. adret-, adress-, « attaquant (« courant à ») », Delamarre 2007 pp. 13.
Commentaire sociolinguistique:
Remarques de María José Estarán :
- Genre épigraphique : dédicace religieuse.
Remarques de Alex Mullen :
Dedication using dede bratou dekantem formula. For the sociolinguistic context of the formula, see Mullen 2013 pp. 189-219.
Gaulish patronymic adjective in -iknos.
Gaulish patronymic adjective in -iknos.
Photos
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Chapiteau de Saint-Côme (MRM) | Chapiteau de Saint-Côme (aperçu 3D) | Chapiteau de Saint-Côme (lumière rasante) | RIG 1, fig. 257 : Chapiteau G-214 de Saint-Côme et proposition de restitution |
Bibliographie du RIG: CIL ; Bertrand 1886 ; Guillemaud 1886 ; Mowat 1886 ; Héron de Villefosse 1887 ; Bertrand 1887 ; Aurès 1887 ; Allmer 1887 ; Bazin 1891 ; Germer-Durand et al. 1893 ; Rhŷs 1906 ; Dottin 1918 ; Esperandieu 1924 ; Blanchet 1941 ; Whatmough 1970 ;
Bibliographie du RIIG: Fiches 1979 ; Py 1990 ; Py 1992 ; Raynaud 1996 ; Delamarre 2007 ; Mullen 2013 ; Dupraz 2018a ; Delamarre 2018.
Linked Data:
- -IIe siècle : http://n2t.net/ark:/99152/p09hq4nqrjc
- Calcaire : https://www.eagle-network.eu/voc/material/lod/57
- Chapiteau : https://www.eagle-network.eu/voc/objtyp/lod/63
- Endommagé : https://www.eagle-network.eu/voc/statepreserv/lod/4
- Inscription religieuse / cultuelle : https://www.eagle-network.eu/voc/typeins/lod/81
- Gravée : https://www.eagle-network.eu/voc/writing/lod/3
- Narbonensis : https://www.trismegistos.org/place/19860
- Saint-Côme-et-Maruéjols : https://www.trismegistos.org/place/21810
- France : https://www.trismegistos.org/place/693
How to cite: Ruiz Darasse C., Blanchet H., Jordán Cólera C., Estarán M.-J., Mullen A., Chevalier N., Prévôt N., « RIIG GAR-12-01 », dans Ruiz Darasse C. (éd.), Recueil informatisé des inscriptions gauloises, https://riig.huma-num.fr/, DOI : 10.21412/petrae_riig_GAR-12-01 (consulté le 7 février 2025).
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URI : https://riig.huma-num.fr/documents/GAR-12-01
Dernière modification : 2024-12-03; Michel Lejeune (First editor); Coline Ruiz Darasse (Project coordinator and contributor); Hugo Blanchet (Contributor); Carlos Jordán Cólera (Contributor); María José Estarán Tolosa (Contributor); Alex Mullen (Contributor); Nolwenn Chevalier (Metadata, TEI encoding); Florent Comte (3D); Nathalie Prévôt (Database Design)

